Anniversaire feat Des Survivants
Eleonor n'aurait jamais pensé la salle si bondée. Non pas qu'elle n'ai jamais vu tant de monde rassemblé dans cette pièce, il devait bien y avoir cette masse là tous les midis à l'heure de l'ouverture, mais jamais elle n'aurait cru qu'ils puissent être tant à s'intéresser à la fête d'un parfait inconnu. Car Gary Chester était plus une icône, un nom gravé dans la pierre qu'un être de chair et de sang se mêlant à la population. Si jamais la norvégienne l'avait un jour croisé, elle n'avait certainement pas du le reconnaître, et peu pouvaient tout autant se vanter de l'avoir ne serait-ce qu'aperçu. Il était dans ce cas surprenant selon elle qu'il tienne tant à organiser un événement pour fêter son anniversaire avec ceux qui apparaissaient comme ses sujets, des petites fourmis nourries logées chargées de toutes les missions extérieures au nom d'une maisonnée qui les avait accueillis, pendant que le meneur se réfugiait dans la tour la plus haute de son château. A l'instar des domestique invités à une fête royale, l'humeur était à la joie et à l'hypocrisie, tous heureux que leur chef et sauveur partage avec eux ce jour si important de sa vie alors même que personne ne le connaissait véritablement. De la belle connerie selon la norvégienne. Fêter le jour de naissance d'une personne n'avait plus aucun sens aujourd'hui. Ce n'était qu'un jour comme un autre, un jour de survie et de difficultés ou les inquiétudes restaient les mêmes que la veille et que l'avant veille et où rien de plus ne changerait que le chiffre qui nous collait à la peau. Et puis .. L'incrémenter n'avait même plus d'utilité une fois passé un certain âge. Elle trouvait ça stupide. Peut-être parce qu'elle ne l'avait elle même plus fêté depuis 15 ans. Elle ne comprenait pas ce plaisir que tous avaient à célébrer celui d'un inconnu, si ce n'était profiter de cet étendard levé au dessus de leur tête pour justifier leur besoin de s'amuser. Dans ce cas, elle le comprenait. Toutefois, même si elle le comprenait, Eleonor demeurait à la fois perplexe et inquiète. Toute cette mise en scène lui paraissait malvenue. En effet, Gary Chester pour sa soirée avait mit en place un certain nombre de moyens de sorte à satisfaire tous les intéressés rassemblés, et il avait vraisemblablement prévu qu'il puisse y avoir plusieurs centaines de survivants présents. Ainsi s'étendaient sur les tables bien plus de rations qu'elle n'en avait jamais vu depuis le début de la fin du monde. On y voyaient autant de plats chromés remplis de feuilletés et d'amuses-gueules que de bouteilles d'alcools, dans une quantité assez étrange lorsqu'on les savait prohibées depuis l'ouverture du Bunker. Plus loin s'étendaient plats de légumes et saladiers de frites, sans oublier la viande semblant encore chaude. Des mets qui n'étaient plus que rêvés. Eleonor était bien placée pour savoir que trouver des rations était devenu de plus en plus laborieux. Chacune des expéditions lancée revenait avec toujours moins de nourriture tant les stocks s'épuisaient. Nourrir des centaines de personne était difficile et d'autres concurrents convoitaient ces précieux trésors. De ce fait, chacun des repas étaient rationnés, et souvent constitué des même éléments. Des céréales le plus souvent, et quand on avait un peu de chance un reste de légumes. Plus personne n'avait imaginé pouvoir mordre dans un bout de steak bien saignant depuis des semaines : tout était contaminé. Le bétail était mort autant que la plupart des animaux. S'ils survivaient, ils avaient le plus souvent un comportement étrange, rien de très rassurant. Les plantations se portaient elles aussi au plus mal, ne restaient alors que les conserves et les quelques surgelés encore disponibles. Alors comment se faisait il que tant de nourriture était mise à leur disposition ? Tant de mets que plus personne n'imaginait exister. Eleonor ne comprenait pas, il n'y avait rien de logique et finalement, le mauvais pressentiment qui la possédait s'amplifia. Trop d’éléments ne collaient pas. L'autorisation de l'alcool et simplement la création d'une fête était un parfait mélange pour détruire tous les efforts mis en place par les hauts-gradés pour maintenir l'ordre strict de ce bâtiment souterrain. Comment pouvaient ils se permettre tel écart ? Certes, une certaine sécurité avait été mise en place, mais même cette dernière ne collait pas. Des hommes postés sur toute la périphérie de la salle, c'était du jamais vu. Depuis quand la sécurité était elle dans de telles proportions ? Leo n'aurait pas juré là dessus, mais elle avait même cru discerner une arme. Personne ne devait avoir d'armes sans raison dans les couloirs du bunker, et jamais la sécurité ne l'avait directement à la main. Ca ne collait pas. Et puis encore une fois, tant de nourriture ... La norvégienne ne put s'empêcher de chercher des explications, et les seules qui lui vint étaient soient peu probables, soient effrayante. Car comment expliquer que Gary partage tant de biens ? Sans revenir sur la quantité qu'il avait gardé pour lui - l'équivalent de centaines de repas et douceurs sans oublier l'alcool - qui elle même était critiquable, il ne fallait pas être un génie pour savoir qu'un simple anniversaire ne méritait pas tant de moyen. Sauveur ou non, il était le meneur et devrait ainsi être le premier à montrer l'exemple : il fallait économiser, non gâcher. Alors .. Soit cet homme était complètement stupide et dépensait sans compter, un parfait moyen de narguer chacun des survivants qui ne tarderait pas à déduire qu'il devait lui rester encore beaucoup en réserve, mais aussi de faire perdre leur temps au médecins qui devraient soigner les adolescents fêtards et tous ceux mis mal par l'alcool. Soit toute cette nourriture allait périmer et il fallait la rentabiliser, mais là encore Leo devinait que depuis le temps, cette nourriture était surtout de la surgelée et que bien sur, les congèles ne devaient pas déborder, et certainement pas de viande. Soit .. Un dernier repas avant la mort. Une idée bien glauque mais qui la traversa également. Et à y réfléchir, elle n'était pas si stupide. Gary, conscient d'un événement à venir qui les condamnerai tous avait pu choisir de profiter pleinement de ses derniers jours avant que tous ne périssent. Un peu paranoïaque mais dans de telles situations, c'était crédible. A moins que les seuls à perdre la vie seraient les survivants, raison pour laquelle Gary était encore absent. Peu rassurant, mais de cet élément, il fallait réellement en avoir conscience. Eleonor ne devait pas être la seule à craindre que l'équilibre ne se rompe. La fin du monde avait provoqué l'extinction de nombreuses espèces, animales comme végétale. Il n'y avait plus à manger, mais il n'y avait plus beaucoup de personne pour consommer. Amasser tant de survivants dans un espace était certes très généreux, mais il était prévisible qu'un jour, on ne puisse plus les nourrir. Leo savait qu'à cet instant, ce serait un retour à la guerre, et elle savait qu'elle serait l'une de celles à prendre les devants et à partir chercher refuge ailleurs. 7 mois s'étaient écoulés et faire perdurer un millier de personne durant tant de temps faisait pencher la balance. Cette fête venait de rappeler à la demoiselle qu'il serait bientôt trop tard.
Un doigt posé soudainement sur son front la fit sursauter. A vrai dire, elle avait été tellement prise dans ses réflexions catastrophe qu'elle s'était coupée du monde extérieur, de cette soirée qui battait son plein. Elle fit un pas en arrière pour se soustraire à cette pression qui s'exerçait au niveau de ses sourcils et avisa l'homme qui l'avait rejointe.
- Je sais bien qu'une sorcière se doit de faire peur, mais t'as pas besoin de sortir tes rides et tes cheveux blancs, garde-les pour le 31. Déjà que cette musique nous fait prendre vingt ans d'un coup !
Elliot Hawkins. Ca faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vu. Certainement depuis leur mission commune finalement. L'éclaireur Alpha avait troqué ses vêtements habituels pour un costard qui trahissait le rôle qu'il avait choisit pour cette soirée et lui présentait un plat d'amuse bouches à la tomate. Une odeur alléchante qu'elle n'avait plus senti depuis des années parvint à ses narines, tentante. Leo secoua légèrement la tête, balayant cette taquinerie devenue habituelle qu'il lui avait lancée. A l'origine, de telles comparaisons l'avaient plutôt refroidie et déjà qu'elle avait du mal à appréhender ce gamin joueur, ce surnom lui avait très vite fait mauvaise impression. Sans exprimer de réelles animosités, Eleonor avait du attendre leur dernière expédition pour découvrir que derrière ce jeune adulte taquin et parfois inconscient se dissimulait également un survivant aguerri, capable de sérieux lorsque la situation l'exigeait. Ceci l'avait ainsi fait remonter dans son estime, quoi que cela demeurait purement professionnel. Par la suite, rien ne s'était réellement amélioré, mais ça avait l'avantage de demeurer courtois. Pour cette raison, la norvégienne avait cessé de se formaliser devant ces apostrophes et n'en prenait même plus compte. Elle savait, ou du moins espérait, que ça n'avait rien de méchant et que peut-être même pour Elliot, ce genre d'attentions était-elles simplement habituelles. Elle savait, à force d'observation, que certains êtres avait la capacité d'être tactiles avec n'importe qui, et sans aller jusque là, d'approcher et de considérer une autre personne comme une connaissance sans même chercher la courtoisie dans un rapport. Inhabituel et impossible dans le cas de la jeune femme, elle essayait toutefois d'accepter que d'autres en soient capables.
- À la fin de mon service, je compte bien te montrer pourquoi je ne m'appelle pas Billy Elliot. En attendant prends un canapé à la sauce tomate, une tuerie, histoire que j'ai pas l'air d'un simple dragueur nostalgique des bars.
Cet idiot avait réussit à tirer une légère esquisse à la médecin. Elle s'exécuta alors, saisissant l'un des feuilleté présenté sur le plateau.
- J't'attends, même si je doute que tu aies le courage de me montrer quoi que ce soit.
Elle glissa le canapé entre ses lèvres. Certes sérieuse et inquiète, Eleonor n'en était pas pour autant quelqu'un qui refusait de s'amuser. Elle n'aimait simplement pas le faire dans une soirée avec tant de monde, et peut-être pas non plus dans les conditions que tous connaissaient. Elle préférait les jeux, les défis. Enfin elle doutait revoir Elliot d'ici la fin de la soirée, il aurait sans doute oublié si ce n'était elle qui se s'était esquivée. Dommage. A vrai dire, si un jour elle choisissait de se détendre un instant, il aurait peut-être été intéressant de passer du temps avec lui. Quoi que peut-être immature, il lui semblait qu'il pouvait être un peu comme elle : casse cou si jamais quelqu'un avait le malheur de le défier sur un sujet. La différence était que personne ne savait le tempérament de la norvégienne, alors que celui d'Elliot était plus prévisible.
Une fois le garçon partit, la médecin et récemment leader se tourna de nouveau vers la foule. Des yeux, elle repéra quelques visages connus, des collègues ou habitués de la salle de sport, quelques membres d'escouades avec qui elle avait discuté et un haut gradé posté plus loin à sa droite mais sans repérer le visage du jamaïcain. Avait-il préféré resté dans son compartiment ? Leo aurait apprécié de le croiser. Après être restée au même endroit pendant bien cinq minutes, la jeune femme finit par s'avancer, se frayer un chemin dans cette foule de gens jusqu'à enfin pouvoir rejoindre le buffet. La gourmande, quoi qu'elle n'approuvait en rien ce débordement, avait eu la bonne surprise de sentir sur ses papilles un autre goût que celui des graines chaudes qu'elle avait l'habitude de consommer, et elle devait avouer que ceci ne lui avait pas déplu. Toutefois, ce n'était pas vraiment pour cette raison qu'elle s'approchait des tables. A vrai dire, il y avait aussi une certaine curiosité dû à un manque passé. Jamais la jeune femme n'avait été invitée à de telles fêtes, ou jamais n'avait-elle accepté de s'y rendre. Son père n'étant pas très cuisinier, elle n'avait jamais pu goûter ce genre d'apéritifs et maintenant que les mets étaient là, elle désirait en connaître plus. Sans pour autant y toucher, la médecin désirait connaître ce avec quoi les survivants se remplissaient la panse des mois plus tôt lorsqu'ils faisaient la fête, les habitudes qu'ils avaient. Aussi une fois devant la table, la jeune femme se contenta de détailler chaque plat. Son angoisse ne disparaissait pas et dès lors qu'elle posait les yeux sur un petit four, elle ne pouvait s'empêcher de se dire que, encore une fois, quelque chose clochait. C'était suffisant pour lui retirer toute envie de gourmandise. Elle avisa les boissons présentées devant elle. Eleonor avait le goût des bonnes choses, mais elle était quelqu'un qui n'aimait pas profiter seul. Elle qui aurait sans hésitation pu céder à un verre d'alcool se le refusa. Ses dernières gorgées avaient été partagées avec Morgan et curieusement, elle aurait aimé qu'il soit là pour en profiter avec elle.
Une apostrophe attira son attention. Un ton loufoque trahissant une comédie étrange. La blanche tourna les yeux vers sa droite, là où une autre femme à la chevelure aussi claire que la sienne semblait vouloir amuser le curieux duo d'outsider qui discutait. Un groupe qui, à bien y regarder, semblait aussi sérieux qu'elle. Finalement, Eleonor ne devait pas être la seule à demeurer perplexe face à cette fête. Même si la première lui était inconnue, la seconde femme travaillait en salle de soins avec elle, même si elles n'avaient jamais eu l'occasion de discuter. A les voir ainsi, le visage grave, la norvégienne se demanda si elle n'était pas tombée sur quelques autres rebelles, survivants du Bunker mais refusant de se détendre et de profiter pleinement de cette protection, comme conscient qu'elle ne durerait pas. Enfin qu'importait ? Ce n'était pas parce qu'elle avait eu des pensées de fins du monde qu'elle devait déjà se préparer à affronter de nouvelles difficultés. Eleonor, l'espace d'un instant, était redevenue cette survivante en quête d'alliés potentiels, un comportement malvenu lors de cette soirée à laquelle elle n'arrivait toujours pas à s'intégrer.
© Nye-Hael sur Epicode | RESOURCES UTILES EQUIPEMENT ARMES ET MUNITIONS CLIQUEZ SUR UN ELEMENT POUR VOIR SES STATS COMPETENCES Niv. 6 0/12 Heu .. Image de fiche de Prez, Ciri de je-sais-pas-qui, celle de mon avatar, Aucune idée 485 25/06/2016 24 |