J'en ai marre d'être tout seul dans ce Terrier. A chercher des gens qui n'existent pas, a faire des trucs inutiles je trouve ! Moi je veux créer des robots, faire de la programmation ! Il faut que je me détente, il faut que je vois des gens sinon je vais reprendre la folie du début.

En parlant de début, si vous vous inquiétez pour moi, je vais mieux. Mes parents me manquent toujours, il me manqueront à jamais mais je commence à faire avec. Ma vie au bunker commençait a prendre routine et à être en moi, j'oubliais peu a peu ma vie d'avant. Mauvaise ou sage décision ? Plus rien n'est mauvais depuis le cataclysme de toute manière.

Revenons à cette journée. Ah oui, ce Terrier de malheur où je meurt d'ennui ! Il faut que je prenne l'air. J'adore dire cette phrase alors qu'il n'y a plus d'air sur Terre. C'est assez comique, il faut que je la sorte aux autres. Je parti du Terrier pour aller me fumer une Winston avant d'aller au réfectoire grailler un truc, je crois que c'est des endives au menu aujourd'hui. Trêve d'histoires, je me rendis au SAS pour aller allumer ma cigarette. Quand j'arrivais au SAS, je vis une ombre, une fille. Elle avait sa capuche sur la tête, elle était jeune. Je ne l'avais jamais vu, elle devait être nouvelle. Elle regardait vers le ciel, si on peut encore appeler ça un ciel. Elle avait une cigarette à la main. Fumer à son âge ? Je ne dis rien j'ai commencé vers seize donc je ne suis pas un exemple... Je me mis à coté d'elle et commençait à parler:

"Tu fumes toi aussi ?"  

Une question se terminant par un regard vers le ciel, en espérant une réponse...

"Non voyons, jamais de la vie ! Je suis en train de tester un nouveau réacteur pour la NASA là !"

Cette fille avait de l'humour, ce qui manque beaucoup dans ce bunker. J'aime l'humour, j'aime rigoler. Ça nous fait oublier nos petits soucis du quotidien, ça nous rend heureux quoi. Cette phrase, je l'avais pris comme un rejet, genre qu'elle ne voulait pas me parler et qu'il fallait que je la laisse fumer tranquille. Puis je vis son sourire et son rire. C'est tellement beau de voir quelqu'un rire, ça redonne un peu de vie sur cette Terre triste, désolée.

Je me tournai vers en souriant, cette fille voulait rire, voulait oublier des choses surement (je rigole ou je fais rigoler pour oublier des choses souvent, des choses malheureuses). Donc je répondis:

"Un réacteur pour la NASA, sachant que la NASA n'existe plus ! J'aime bien"

Je partageais mon rire avec elle. Qu’est ce que ça fait du bien de rigoler ! Je lui envoyait une deuxième phrase:

"Tu as de l'humour et c'est bien. J'adore rire mais dans ce bunker, il n'y a personne qui rit. Sauf toi. Ravi de te rencontrer. Je m'appelle Jonathan et toi ?"

Je tendis ma main ouverte pour attendre qu'elle me serre la main.

Elle me serra la main avec force. C'est qu'elle en avait dans le poignet cette jeune fille ! En me serrant la poigne elle me dit:

"Je m'appelle Bila-... Elia ! Elia Edhellen, je suis outsider assaut, je suis arrivée il y a peu. Et toi alors ? Tu sers à quoi dans ce bunker ?"

Sa question me donnait envie de jouer avec elle. Elle aime rire donc je ne pouvais que continuer à la faire rire. Il fallait que je trouve un truc qui donne le sourire. J'ai plein de phrases débile dans ma boite à humour nulle. Donc je cherchai et je trouvai une réponse.

"A quoi je sert ici ? Strictement à rien ! Je suis Hacker et qu'est ce que tu veux pirater alors que tous les systèmes sont détruits ?"

Je fis un grand rire. Elle me rendait heureux, j'oubliais tous mes problèmes quand je lui parlais. Ça doit être une fille bien. Elle ne l'a pas été a l'époque, peut être, mais je me fous de son passé, je ne veux pas le connaitre. Tout le monde né une deuxième fois depuis le cataclysme. Il est grand temps de se rattraper de ses erreurs pour tout recommencer. Moi aussi il fallait que je recommence ma vie, oublier peu à peu mon passé. Un deuxième Jonathan commence à prendre vie. Je suis maintenant un Hacker au sein du bunker A et je dois vivre au sein de cette communauté qui, à mon gout, est choquée mais continue à vivre avec bon cœur. Il faut que je connaisse mieux cette fille. Elle est gentille et sociable. On va continuer la discussion tout en fumant cette cigarette.

"Et si tu faisais autre chose ? Tu sais, je suis dans l'escouade golf et nous ne sommes que deux... Tu pourrais peut-être te renseigner pour un rôle auprès de nous ?"

Voila une belle proposition de l'avenir ! Sortir, chercher, comprendre, sauver, recommencer. Ce qu'Elia me demandait n'était qu'un rêve. C'est juste que je ne pense pas avoir les capacités intellectuelles et physique... Prendre une arme et partir sans savoir si on va revenir, c'est un truc de fou qui te met de l'adrénaline constamment mais je sais pas si je m'en sentirais capable. Pourtant, dans ses yeux, je le sens qu'elle à besoin de moi, pour lui tenir compagnie, passer de bons moments en sortie ou autre. Je ne savais pas quoi lui répondre, je me sentais tellement embarrassé. Bien sur que ce que je fais au Terrier m'énerve, je me sens complètement inutile. Mon père était informaticien, donc il réparait les ordinateurs, modifiait les programmes et ma mère était assistante sociale et moi, leur fils qu'est ce que je fais ? Je regarde si je trouve des gens sur une Terre dépourvue de vie... Super activité ! Et puis, elle n'était peut être pas très âgée mais j'avais besoin d'elle, comme j'ai besoin d'une petite sœur... Que je n'ai jamais eu... Tans pis, il faut que je prenne le risque ! Je ne veux pas perdre une fille comme ça ! Je vais l'accompagner ! Mais, les hauts-gradés, voudront-ils que je change de spé ?

Elia m'avait posé une question, je rétorquai:

"Ta proposition est prenante, en plus tu es une personne avec qui j'aime parler. J'accepterais volontiers mais je doute que mes capacités le veuille et que les hauts-gradés non plus..."

J'avais peur de la décevoir...

"Tu pourrais être notre opérateur radio ! Tu serais celui qui garde la liaison avec le Bunker A, tu n'as pas besoin de sortir de la MIT pour ça !"

Elle détourna le regard, comme si elle avait honte de quelque chose. C'était une idée géniale ! Pourquoi je n'y avais pas pensé avant ? Le messager reste dans le bunker et signale toutes les présences, tous les objets aux alentours.  Et comme ça je pourrais surveiller si il lui arrive quelque chose ! Jonathan, tu es en train d’éprouver de l'affection pour cette fille, mais elle est trop jeune ! Mais je m'en fous, je voulais la protéger au mieux que je peux. Je ne peux empêcher de montrer mon enthousiasme.

"Mais c'est une idée du tonnerre Elia ! Pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt ? Je vais me renseigner au plus vite pour être parmi des membres de l'escouade Golf !"

Je souris. Elle ne me regardait toujours pas. J'étais tellement heureux, être à ses côtés. Pourquoi je n'avais pas rencontré cette fille plus tôt ? Elle est géniale ! D'un coup, j’entends une petite voix sortant de ses lèvres:

"-Je... Je ferais tout pour te protéger si tu viens avec moi..."

Elle devenait rouge et moi aussi. Ces paroles me mettait mal à l'aise mais aussi me soulagea de mes doutes. Cette fille ne voulait pas me perdre. Quelqu'un pour qui j'ai de l'importance, a part mes parents, j'en avait pour personne. Ça me fait bizarre sur le coup mais ça te retourne le cœur dans tous les sens. J'étais trop timide pour dévoiler tout ce que j'ai sur le cœur. Et puis, un mec qui est sensible, c'est un mec faible... Mais je voulais qu'elle sache qu'elle était importante pour moi donc je répondis:

"C'est moi qui te protégerais, quoi qu'il arrive je serais la pour toi... Allez, viens dans mes bras !"

J'ouvrai mes bras dans l'espoir qu'elle vienne dedans, si je suis vraiment important pour elle, elle viendra, j'en suis persuadé.

Elle hésitait, elle rougissais. Elle était tellement mignonne ! Encore plus chou que tout à l'heure. Et puis elle se jeta sur moi ,m'enroulant comme si je n'appartenait qu'a elle. C'était la première fois que je vis ce moment. Normalement, c'était ma mère qui me prenait dans ses bras quand ça n'allait pas. Mais aujourd’hui, c'est à mon tour de prendre les filles dans les bras quand elle ne vont pas bien, bah surtout Elia. Maintenant je me suis juré une chose, elle doit être la plus heureuse de ce bunker et c'est moi qui veillerais à son bonheur, je la protègerais, je l'écouterais quand ça n'ira pas.

Elle me serrait de plus en plus fort et je sentis quelques gouttes tomber sur mon dos. Étaient-ce des larmes de joie ou de peine ? Maintenant, plus rien ne pouvait se cacher entre nous, je lui demandais sans hésiter et avec un large sourire:

"Il ne faut pas pleurer pour ça voyons, c'est juste un petit câlin de réconfort."

Moi aussi je versais quelques larmes, mais des larmes de joie. Ce sentiment était nouveau pour moi et je ne voulais plus quitter ce sentiment, il était trop bien ! Je la serrais encore plus fort dans mes bras, sa tête collé à mon cou. Et quand j'y pense, c'est parti juste d'une petite pause clope nostalgique... Comme quoi, cette apocalypse peut apporter des bonnes choses aussi... Comment je la considérait ? Je ne sais pas encore... Il fallait laisser le temps d'en décider...

Elle continuait à sangloter, je ne pouvais que lui demander:

"Quelque chose ne va pas Elia ? Tu peux m'en parler tu sais"