Les orages éclataient un millier de fois à la seconde, la pluie noyait abondamment les millions de fleurs et plantes du secteur et les nuages ne laissaient à peine passer quelques légers rayons de soleil au travers les cieux, laissant place à un temps sombre et divin. Pourtant, une fille pleine d'énergie et de joyeuseté contagieuse venait de naître. Amy est donc venue au monde un soir de pleine lune d'un vendredi pluvieux et à l'image-même d'une météo.. cancéreuse. Bon, j'abuse un peu, et ça ne veut rien dire.

Moi, c'est Amy Quinn Draper. J'ai l'air d'une attardée hyperactive et bavarde au premier abord, mais derrière cette gaieté quasi-permanente se cache un passé imbattable. Tout commence dans une banale maison de campagne avec sa ferme, quelque part dans les dits États-Unis d'Amérique. A l'époque, durant mon enfance, je n'avais pas à me plaindre : nourriture et boissons à foison, autant le premier que de le dernier jour du mois. J'étais aussi chouchoutée par mes parents, en particulier par ma mère. Je ne manquais quasiment de rien, mais ce n'est pas quelque chose dont on peut vraiment se vanter. A quoi bon n'avoir quasiment pas connu la misère si c'est pour être confronté à une société à la source d'une détresse et d'une affliction grandissante chez les plus vulnérables et sensibles ? Enfin bon, je parle de société, mais je n'ai jamais vraiment eu d'amis. Il faut dire qu'en dehors de ma famille, je n'ai jamais été cible d'affection par quiconque. Voilà l'un de mes seuls manques de l'époque. Cela peine à argumenter mon caractère de collante et -trop- joyeuse, mais vous ferez avec, après tout.

"A l'époque, durant mon enfance, je n'avais pas à me plaindre" ▬ Je n'ai pas précisé "durant mon enfance" pour un rien. J'ai perdu ma sœur d'une leucémie : elle avait quinze ans, j'en avais huit. Je ne sais pas si le plus dur était de la perdre ou de l'avoir vu souffrir et périr des mois durant.. et je n'ai pas trop envie de savoir. Je ne passais pas une journée sans me chamailler avec elle, mais bon sang, ce que je l'aimais. Ce que je l'aime toujours, malgré sa disparition.

Comme si ce n'était pas assez, ma mère a décidé de nous quitter à son tour, contre son gré donc, vers mes dix-sept ans. Une leucémie également, à croire que c'était héréditaire. Du coup, j'ai eu un peu peur et j'ai préféré faire le nécessaire pour savoir si j'étais ou si j'allais en être atteint. Je ne sais pas si j'aurais préféré crever à mon tour pour les rejoindre ou si je devais rester pour que mon père ne finisse pas seul. Après tout, il était toujours occupé par son boulot et ses soirées "entre potes" cinq soirs par semaine. Ça m'a coûté une dépression pendant plus de quatre mois suivant sa mort. Au bout de deux mois, j'avais rencontré une fille plutôt sympathique dans mon lycée. On avait commencé à sympathiser, et après quelques semaines de parlotte et de sorties hebdomadaires, on s'est rapprochés. Quatre mois étaient donc passés, et je suis sorti de cette phase de dépression profonde grâce à elle. On était devenues meilleures amies.. Quel bonheur.

J'ai donc décidé de rester aux côtés de mon padré comme j'adorais l'appeler, et j'ai poursuivi mes études en médecine à ses côtés. Je dois avouer que j'ai choisi médecine parce qu'elle y était. A la base, j'étais pour des études en littéraire, mais bon, que voulez-vous : l'amour comme l'amitié sincère rendent aveugle. Tout s'est donc bien passé depuis, jusqu'à mes vingt-trois ans. J'ai été amené de force par mon père dans un bunker suite à un évènement important mais inconnu dont nous ne connaissions pas la source. Ma meilleure amie était censée me retrouver dans le salon commun le jour-même, mais je n'ai jamais eu de nouvelles. Mon père, quant à lui, était parti récupérer quelques affaires laissés dans nos chambres respectives.. et plus aucune nouvelle également.

Ah, et ma BFF comme diraient certains adolescents bien cons, avait un prénom charmant : June. Comme ma mère.

De gros yeux noirs, de longs cheveux châtains attachés et des lèvres pulpeuses.. uhm, pardon. Vous entendrez souvent Amy se plaindre de sa taille qui doit se situer quelque part entre 1 mètre 60 et 1 mètre 65. Sa "signature" se situe entre sa joue de droite et son cou : trois gros grains de beauté qu'elle a vu apparaître dès sa naissance. Habituellement, son style vestimentaire est assez simpliste : un pull de couleur -ou non-, un jeans ou un jogging selon les activités ainsi que quelques accessoires inutiles, comme des coudières -qu'elle place au niveau de ses poignets et non ses coudes, faudrait vraiment lui faire la remarque- ou une montre. Surtout une montre. Se repérer dans le temps est quelque chose de primordial, surtout depuis récemment. Amy est également assez maigre, sa dernière pesée -bien que remontant à plus de cinq mois- balançait vers les 55kg. Rien de bien excessif ou extrême, mais on voit plus sa petite poitrine ressortir plutôt que son ventre.
Sa deuxième signature physique n'est pas aussi inoffensive et banale que la première :  des dizaines de marques de griffures sur sa main droite, causées par elle-même lors de ses phases de dépression. Malheureusement, aucune pommade ne semble pouvoir traiter ou cacher cette marque qu'elle considère comme une preuve de faiblesse ou de fragilité.

Avant tout, il faut savoir que malgré ses différentes phases difficiles traversées dans sa vie, Amy est quelqu'un de stable. Elle sait garder son sang-froid et sait également s'adapter à beaucoup de situations délicates, preuve d'une aisance à la communication ainsi qu'un témoignage de ses capacités à s'assumer responsable et porter les responsabilités appropriées... ce qui est la moindre des choses pour un leader d'escouade.
Les plus gros et visibles traits de la jeune femme seraient certainement sa grande activité -sans partir dans l'hyperactivité- ainsi que sa tendance à toujours vouloir parler. Elle sait se taire, mais elle peut s'approcher trop près de quelqu'un pour le regarder dans les yeux avec ses pupilles dilatées et raconter ce qu'elle a vu, senti, entendu et tout ce qui peut être énonce et/ou exposé. Son sens de l'humour et ses capacités intellectuelles -qui ne sont pas moindres- lui permettent de facilement communiquer avec quiconque et garder son calme dans beaucoup, beaucoup de situations; même les plus difficiles et tendues. Ses connaissances en médecine en sont principalement la cause; d'ailleurs, la vue du sang ne lui fait rien, à moins que ce soit en très grande quantité où elle peut se mettre à paniquer et trembler, mais il faut vraiment une énorme quantité de liquide à la couleur rougeâtre.