La nuit était tombée depuis quelques heures sur bunker, et bien qu'on ne voyait aucune différence avec le jour, la plupart des habitants étaient déjà couchés. Les couloirs quasi déserts dégageaient une ambiance mornes et insipides et je lâchai un soupir avant d'y pénétrer. Ayant été du tiers de fin de soirée, je n'étais pas fatiguée et je n'osais pas rentrer dans la cellule au risque de réveiller la petite Kathleen et ses parents. Avisant la paire de baskets que j'avais au pied, je remerciai intérieurement mon manque de goût vestimentaire qui me poussait à favoriser les tenues sportives et décontractées. J'avais toujours aimé courir, autant profiter de l'espace et du temps que me conférait l'heure tardive...
La proximité des murs du bunker m’oppressant un peu trop, ce fut en petites foulées que je me dirigeai vers la salle d’entraînement des outsiders que je pensais déserte en ce moment nocturne. Quand je gagnai le niveau -1, je n'avais croisé personne pour mon plus grand bonheur et je pus donc ouvrir la porte de la pièce, pensant profiter d'une tranquillité et d'une solitude appréciables.

Fffff.....ffff.....

Un bruit de respiration me fit relever la tête du sol et je vis alors, dépitée, un homme ayant eu apparemment la même idée que moi. Les outsiders ne dormaient-ils donc jamais ? Un homme bâti comme un militaire courrait autour d'un ring et ralentit son allure à mon arrivée avant de s'arrêter. Gênée sur le moment, l'idée que cet endroit soit interdit aux insiders m'effleura l'esprit mais il ne sembla pas en colère ou offusqué de ma présence. Il était plus grand que moi, au moins d'une dizaine de centimètres, et j'étais obligée de lever la tête pour le regarder dans les yeux. Ses cheveux bruns encadrant un visage plutôt banal, c'était le genre de personne plutôt passe-partout qui n'éveillait pas l'attention.
Quand je finis cette rapide analyse totalement inutile, je pris sur moi pour masquer ma déception de ne pas être seule et affichai un sourire que j'espérai le plus avenant possible. Après tout, j'étais infirmière, constamment au contact des autres... Il fallait bien que je travaille un peu sur moi pour paraître la plus sympathique possible.

Bonsoir, dis-je alors, navrée de t'interrompre, je ne pensais pas croiser quelqu'un à cette heure-ci.

Sobre, sans fioriture et tout en politesse, voilà qui ne pousserait pas à la méfiance ou à l'antipathie. Du moins, l'espérais-je, je n'avais pas tellement envie de me prendre la tête avec un militaire maintenant. De plus, sans vouloir faire de stéréotype, je les voyais un peu comme des tas de testostérones qui préféraient parler par les coups que par les mots... Et clairement qu'une simple baffe de sa part suffirait à me faire racler le parquet.

Je suis juste venue courir un peu, repris-je un peu nerveuse, mais si c'est réservé aux outsiders je peux aller ailleurs.

Sentant le blanc arriver, je réfléchis rapidement à ce que je pouvais bien sortir pour embrailler la conversation sans que ça ne paraisse trop faux. Il semblait un peu essoufflé, mais je savais que les hommes avaient souvent une fierté mal placée quand il s'agissait de faire preuve de leur force... Peut-être était-ce son cas, autant tenter.

Tiens, je vois que tu cours aussi, ça te dit de te joindre à moi ? Même si je ne pourrai peut-être pas suivre ton rythme...

Je regrettai presque à l'instant les paroles que je venais de prononcer mais je ne me ravisai pas. Au moins, j'aurais fait ma bonne action dans le domaine de la sociabilité...
Sans vouloir me vanter, si je possédais la puissance musculaire d'un mollusque, j'avais néanmoins une bonne endurance. Ayant toujours été à vagabonder à droite et à gauche, j'avais pris l'habitude depuis quelques années de partir cavaler dans les campagnes, ce qui m'amena un niveau plutôt honorable dans la course à pieds. Évidemment, face à un soldat surentraîné, je n'avais pas le niveau... Mais je pouvais défendre un peu mon honneur.

Bon, peut-être allais-je un peu vite en besogne quand il s'agissait de juger les hommes, encore plus les militaires, parce qu'au final il semblait plus sympathique qu'il ne le paraissait au premier abord. Alors que je m'attendais à une réponse un peu sèche, peut-être même à un refus voire à une demande de m'en aller, il me rassura quant à ma présence et ne sembla pas contrarié par ma proposition. Au fond de moi, j'aurais limite préféré qu'il me réponde par la négative et même mieux: qu'il s'en aille afin de me laisser la totale liberté de la salle, mais je refoulai cette idée égoïste en me disant qu'un peu de compagnie ne faisait pas de mal. D'un point de vue extérieur, la situation me paraissait tout de même étrange étant donné que je n'avais rien à faire là et qu'il aurait plus logique de trouver un outsider en train de roupiller dans son lit, mais je n'étais pas contre la bizarrerie de la vie.

Ton nom ?

La question me ramena brutalement à la réalité et je relevai la tête vers lui pour lui répondre. Oui, j'avais bien dosé la politesse et la diplomatie, mais il était vrai que je ne m'étais même pas présentée. Inconsciemment, peut-être m'étais-je dit qu'il était inutile d'en dire plus étant donné que nous nous reverrions sans doute pas. Ou alors sur un lit d'infirmerie, après une mission qui tournerait mal, qui sait ? Si je connaissais autant de visages dans ce bunker, c'est parce qu'ils avaient plus ou moins défilé dans le local médical. Ce qui n'était pas très encourageant, d'ailleurs... Mais qu'est-ce que j'enviais la possibilité des outsiders de pouvoir aller à la surface...

Oui, désolée, je ne me suis pas présentée. Triss Metelsen...

Certes, c'était bref et concis, voire un peu trop d'ailleurs... Mais qu'allais-je dire de plus, je me voyais mal sortir mon CV et lui tendre avec un "lis donc, mon ami, intéresse toi à ma vie trépidante !" Non, ce n'était pas la meilleure des choses à faire... Dans ce cas il ne me restait qu'un autre choix, relancer rapidement sur un sujet afin d'éviter tous les blancs malaisants qui avaient le don de me mettre en état de gêne intense.

... Et toi ? Achevais-je peut-être un poil trop rapidement pour que cela paraisse naturel.

Je pense qu'en dehors d'une bonne douche froide pour me remettre les idées en place, il me faudrait peut-être deux ou trois baffes de sociabilité. Bon dieu, Triss, tu as pourtant passé des années entourées d'enfants et d'adolescents... Et pourtant tu n'as jamais été foutue d'être confiante quand il s'agissait de se confronter à un public de ta génération. Alors un effort, ma grande... Trouve quelque chose à dire avant qu'il ne pense qu'il t'ennuie. Surtout qu'au final, si quelqu'un a débarqué ici à l'arrache et sans prévenir... C'est bien toi.

Ah hm... tant mieux, pour la salle. Je me suis toujours posée la question de savoir si nous, insiders, on bénéficiait du droit de s'entraîner... On pourrait penser que c'est inutile, contrairement aux outsiders.

Après tout, entre toutes les règles de ce bunker que je jugeais aberrantes et injustes, cela ne m'étonnerait pas. Les choses étaient très sectaires ici, chaque corps de métier devait un peu faire de sa profession sa propre vie... Qu'on demande à une infirmière de ne pas faire de sport et de s'occuper à se concentrer sur la trépanation et la trachéotomie, par exemple, pourrait même paraître légitime.

Le grand brun finit alors par me donner son nom, se présentant comme étant Wayne Holden, leader de l'escouade India. Me rappelant instantanément que mes dernières paroles auraient pu être prises comme une critique du système de Chester, je me demandai alors s'il n'allait pas mal interpréter mes mots et me considérer comme une potentielle rebelle du bunker. Et voilà... Déjà que j'avais un peu de mal avec les militaires, je me retrouvais avec un des hauts gradés. Mais qu'avais-je fait au monde pour mériter ça ? Je me le demandais bien !
Avalant nerveusement ma salive en guettant sa réaction, je tâchai de garder un air calme et détendu, refoulant la vague de culpabilisation qui m'envahissait.

"c'est pas grave, faire des boulettes, c'est ton quotidien" pensais-je en retenant un soupir.

Il me donna alors un semblant d'avis sur ce qu'il pensait du système en question et je levai un sourcil circonspect en l'écoutant. Il ne semblait pas être très en accord avec le règlement établi et je trouvais la situation amusante. Chester avait-il conscience que certains de ses hommes hauts placés ne partageaient pas son point de vue ? Moi, je ne dormirais pas sur mes deux oreilles si j'étais à sa place... Mais bon, que craignait-il. Tout le monde dans ce bunker voyait le dirigeant comme le messie étant venu nous sauver parce qu'il accepta d'ouvrir les portes du refuges à tous. Mais en y réfléchissant bien... si le contraire était arrivé, n'aurait-il pas risqué tout simplement de se faire renverser par des réfugiés en colère ? Voilà pourquoi je me méfiais de ces gens-là. Sous couvert de bonté et de générosité, il y avait toujours une part de manipulation et d'intérêt personnel.
Retenant un petit rire, seul un faible sifflement amusé perça le barrage de mes lèvres et je croisai alors les bras, plantant mon regard dans le sien pour guetter la moindre réactions à mes prochaines paroles.

Le leader d'India qui ne semble pas être parfaitement en accord avec le règlement imposé ? Soulevais-je, ironique mais sans aucune once de moquerie. Voilà qui est amusant !

Bon, j'avais titillé, il ne fallait pas que je pousse le bouchon trop loin non plus. Je ne le connaissais pas et même s'il avait sous-entendu un potentiel désaccord avec le système instauré, ça n'en faisait pas non plus un mutin au bord de prendre les armes. Quant à mes pensées de rebelle de pacotille, il valait mieux que je les garde pour moi... Nous n'étions jamais trop prudent : je n'avais pas envie de me faire exclure du bunker pour trahison au milieu des gaz mortels. Je me voyais mal les disperser avec une serviette de bain comme unique arme de poing...

Etre en bonne forme pour un insider qui ne bénéfice d'aucune formation sportive, c'est assez compliqué. Repris-je, tentant d'ôter la pointe d'amertume qui me gagnait. Il est facile de dire cela quand on sait que seuls les outsiders possèdent le droit d'être entraînés. Mais bon, je suppose qu'un insider n'a rien à faire à l'extérieur, je ne critiquerai pas plus ; courir est déjà un plaisir gratuit toujours aussi appréciable !

Souriant un peu plus pour compenser l'aigreur de mes mots, je n'avais pas souhaité remettre en cause tout ce qui me déplaisait en ces lieux, mais cela avait été plus fort que moi. Je n'étais pourtant pas quelqu'un de provocateur mais l'occasion était trop belle pour ne pas en profiter. On n'avait pas toujours un représentant des forces armées en face de soi... Alors quitte à passer pour une petite infirmière capricieuse, autant pousser le bouchon un peu plus loin en sous-entendant ouvertement quelques idées qu'on ne peut se permettre de clamer haut et fort en d'autres circonstances.

La réaction du leader fut aussi étonnante que rassurante. Alors que j'avais un peu regretté de m'être emportée pour défendre mes convictions, il sembla plutôt aller dans mon sens et ne me fit aucun reproche. Certes, il pouvait aussi jouer le jeu afin de m'en faire dire plus pour mieux m'accuser de pensées rebelles, mais quelque chose me soufflait que ce n'était pas ce qu'il cherchait à faire. Légèrement plus en confiante bien que mon naturel méfiant envers le corps militaire me poussait à rester prudente, j'approuvai ses paroles d'un hochement de tête affirmatif et le laissai poursuivre. Quand il me fit par de sa préférence d'avoir des insiders formés contrairement à beaucoup d'outsiders qui n'avaient aucun connaissance du domaine, je retins un sourire satisfait. Je m'étais attendue à n'importe quelle réaction de la part d'un haut gradé de l'armée, mais pas celle-ci... Et qu'est-ce que ça faisait du bien de pouvoir en parler à quelqu'un qui partageait à peu près les mêmes convictions.

Qui sait, lâchais-je sous le ton de l'humour, peut-être qu'un jour nous bénéficierons d'un entrainement imposé !

J'avais lâché cette phrase comme une blague mais au fond de moi, cela n'enlevait en rien l'envie qui résultait de cette proposition. Quand il me demande mon métier, j'hésitais quelques secondes avant de répondre. Même si j'étais plutôt satisfaite d'avoir cette conversation avec lui, il persistait cette pointe de méfiance en moi qui me soufflait de ne pas en dire trop sur moi. Je doutais fort qu'il cherche à me piéger et qu'il vienne me récupérer par la peau du cou pour me traîner devant la justice du bunker, mais c'était toujours désagréable d'envisager ce genre de possibilité. Enfin, il avait été honnête... Soyons le.

Je suis infirmière. Répondis-je alors. Du moins, en formation, ce n'était pas vraiment ma prédisposition avant mon arrivée...

Je me rappelais encore du moment où on m'avait fait passer les tests. On avait hésité à me faire intégrer les rangs des outsiders mais mon manque de confiance et mon instabilité émotionnelle à ce moment là avaient fait pencher la balance de l'autre côté. Du coup, mon diplôme d'assistante sanitaire m'avait orienté vers le corps médical et je me retrouvais à recoudre des plaies, asperger abondamment des blessures d'antiseptique et rassurer les esprits les plus fragiles quant à leur santé mentale. Je ne crachais pas sur cette profession qui était utile au sein du bunker, mais depuis quelques le temps le manque d'action commençait à me peser. Courir avait toujours été mon défouloir quand un trop plein d'énergie m'envahissait, là pour le coup... J'avais besoin de plus. Et il était frustrant de ne pas trouver ce petit bonus.

Et... sans indiscrétion, repris-je, tu dis préférer avoir des insiders avertis qu'un outsider jouant le cow-boys. Mais avec les règles instaurées, tu penses réellement que cela arrivera ?

J'avais pris un ton neutre teinté d'une curiosité que j'espérai banale. En revanche j'avais conscience que c'était culotté de ma part de lui poser une question pareille. Soit j'allais le pousser à critiquer un peu plus le système, et cette fois c'est lui qui se méfierait de moi, soit il prendrait cela comme une remise en question de son corps de profession. Enfin, jusqu'à présent il avait été plutôt bien réceptif, je n'avais plus qu'à espérer qu'il poursuive sur cette voie... Enfin, allons-y avec des pincettes.

... Enfin, sans vouloir critiquer quoique ce soit... Ajoutais-je, peu convaincante malgré moi.

Ok, là j'en avais fait un peu trop. Apprends à te taire, Triss... Tu vas finir par te prendre des coups de tong et ça se retournera contre toi.

Je n'y comprenais plus rien... Des soldats qui critiquaient le système mis en place, une pauvre infirmière qui se prenait pour une rebelle, il y avait de quoi se poser des questions quant à l'équilibre du bunker... Évoquant le fait qu'il avait déjà pensé à instaurer un nouvelle façon de faire, je retins une nouvelle remarque acerbe. il allait me faire croire qu'avec son grade et sa notoriété il n'avait pas la possibilité d’entraîner quelques habitants du bunker ? Alors soit c'était de biens belles paroles en l'air, soit il ne disait pas tout, ou alors le contrôle des hauts-commandants était bien plus néfaste que ce que je pensais. Déjà que nous n'avions pas choisi de venir ici, bien qu'il fallait reconnaître que nous étions toujours en vie grâce à cela, c'était quand même frustrant de savoir nos vies dirigées par une petite bande de pseudo politiciens en carton.

Hm, je comprends... Mais pourtant peu des outsiders étaient militaires de formation, à la base. Enfin, je ne cherche pas plus loin...

Il semblait clairement de mon côté mais on n'était jamais trop prudent. Me contentant donc d'acquiescer à ses affirmations par quelques hochements de tête, je sentis une vague d'énergie m'envahir et j'eus envie de me remettre à courir. Enfin, il n'était pas conseillé de planter son interlocuteur au beau milieu d'une conversation et je retins donc ma pulsion sportive, me contentant de m'agiter légèrement sur mes jambes. Dire que j'étais juste venue me faire quelques petits tours de salle, voilà que je partais en grand discours anti-Chester. S'il avait la possibilité de lire dans les esprits, je pense que mon avenir serait un peu compromis..

Et bien... si tu défends cette cause avec autant d'ardeur que tu le dis, pourquoi n'as-tu pas commencé quelques entraînements ?

J'avais glissé cette phrase avec un sourire, tentant d'y placer une pointe d'humour suffisante pour qu'il ne la prenne pas comme un reproche. Je me doutais bien qu'il n'avait pas tellement le temps de s'occuper des jeunes recrues, mais c'était toujours amusant de voir quel type de réactions il allait bien pouvoir avoir...

Ce Wayne Holden semblait être plus blasé que réellement contrarié de la situation. Je pouvais le comprendre désormais... Moi qui avais toujours envié les outsiders, malgré les risques, car ils avaient la possibilité de sortir et de mener une vie trépidante, je finissais par comprendre que la lassitude et la monotonie les habitaient aussi. Il devait être encore plus frustrant d'être l'un des seuls à avoir les compétences pour son métier que de ne pas avoir la possibilité de l'exercer. Au final... Bien que j'ai toujours pu avoir une certaine réticence envers le corps militaire, j'éprouvais presque de la compassion pour lui et mon jugement sur sa personne se modifia un peu plus. Il restait toujours un homme qui vivait dans l'action et une certaine violence, mais je pouvais désormais percevoir une part d'humanité bien plus sereine qu'il ne le paraissait au premier abord.

Je comprends. Lâchais-je simplement, mon envie de provocation s'étant soudainement envolée.

Oui, j'en avais presque de la peine pour lui. C'était un peu comme demander à un maçon de monter une muraille avec un seau, une pelle et un peu de plâtre. Bref, il était aussi coincé que les autres... Mais pas à la même échelle.
Quand il reprit la parole, ses mots mirent du temps à trouver leur place dans ma tête tant je ne m'attendais pas à une telle réaction. Quand il finit par conclure avec un rendez-vous pour ce qui était très certainement un entrainement, du moins je l'espérais, j'écarquillai les yeux de surprise et ma bouche s'entrouvrit sans que rien ne sorte durant quelques secondes.

Euh je...

Dans quoi m'étais-je retrouvée mêlée ? Qui aurait cru qu'un outsider allait me proposer de m’entraîner alors que j'étais juste venue chercher un peu de tranquillité pour courir. La vie était décidément pleine de surprise. Décidant d'accepter la chose comme elle venait, je laissai échapper un éclat de rire et hochai la tête en signe d'affirmation. Je risquais de me faire casser les dents, mais c'est pas grave... Au moins j'avais un nouvel objectif dans ma vie.

Allez, va pour onze heures. De toute façon, je suis infirmière, alors même si je sors en mauvais état... Je devrais m'en sortir.

Nous finîmes finalement par nous décider à courir, parlant rapidement de tout et de rien, mais terminant tout de même dans un silence relatif pour économiser notre souffle. Les poumons décrassés et l'esprit plus léger, je finis par lui souhaiter une bonne nuit et quittai la salle d'entrainement afin de regagner ma cellule, la tête bien remplie par ces péripéties pour les moins... Étonnantes.